Cette statue monumentale de Vercingétorix, haute de 6,6 mètres, a été sculptée sous le Second Empire, en 1865 et s'inspire des traits de Napoléon III. L'engouement pour le glorieux passé gaulois
de la France s'inscrit dans un contexte d'affirmation internationale de la puissance française et de légitimation politique du pouvoir autoritaire de Napoléon III.
La statue se trouve à Alise-Sainte-Reine (Côte-d'Or), où les historiens situent la bataille d'Alésia.
By Myrabella/Wikimedia-Commons [CC-BY-SA 4.0]
Avant l'arrivée de César
La guerre des Gaules, c'est le nom que les Romains donnent à la conquête menée par César entre 58 et 50 av. J-C. "Gaule" est le nom que les Romains donnent à une région, occupée par des peuples celtes et aquitains, qui s'étend de la plaine du Pô (dans la péninsule italienne, au sud des Alpes) jusqu'à la Manche, la mer du Nord et l'Océan atlantique tout en étant bordée au Sud par la mer Méditerranée.
Lorsque César entame sa conquête en 58 av. J-C, les Romains possèdent déjà la Gaule cisalpine (située au Sud des Alpes) et la Gaule transalpine. Ils contrôlent donc
un espace continu allant de l'Italie à la Garonne et traversant la plaine du Rhône et les plaines situées au Sud du massif Central. Rome possède par ailleurs la majeure partie de
la péninsule ibérique). César vient d'être nommé proconsul pour cinq ans (gouverneur et chef des armées) de Gaule cisalpine et transalpine et de la province d'Illyrie. Ces
provinces frontalières sont des territoires stratégiques: elles sont constamment confrontées à la menace d'attaques de peuples non-romains, que les Romains appellent barbares. Quant à César, qui
est en pleine ascension politique, il est à la recherche d'une campagne militaire victorieuse. La Gaule semble alors un territoire facile à maîtriser. Il n'est pas unifié: les Gaulois se
divisent en différents peuples eux-mêmes composés de différentes tribus qui entretiennent des relations plus ou moins pacifiques. Une partie des Gaulois est favorable à l'arrivée des Romains:
c'est le cas de certains peuples, comme les Eduens et les Lingons, mais aussi d'une partie de la société, qui voient dans l'alliance avec les Romains une opportunité pour le développement du
commerce et une protection contre les Germains.
Les Helvètes, habitants des Alpes et du Jura, fournissent à César le prétexte de la guerre. Menacés par l'avancée de peuples germains venus de l'Est, ils entament une migration vers
l'Aquitaine. Pour cela, ils doivent traverser la Gaule transalpine. Les Romains les attaquent, considérant qu'ils menacent les habitants de leur province.
Une conquête de la Gaule par les périphéries
César va alors conquérir la Gaule par ses périphéries entre 58 et 55 av. J-C. Il triomphe des Helvètes, puis des Germains qui menacent la Gaule par l'Est et installe ses armées. Les Gaulois, d'abord favorables à l'intervention romaine, finissent par se lasser de l'occupation. Les Belges (habitants du Nord-Est de la Gaule) attaquent les Romains et sont vaincus, puis les Romains prennent les contrôle de la partie atlantique de la Gaule avant de remonter dans le Nord et dans l'Est où ils mènent des campagnes au-delà de la Manche et du Rhin pour mettre fin à l'aide militaire que les Gaulois reçoivent de ces régions.
Les révoltes et la consolidation de la présence romaine
Des révoltes éclatent à partir de 54 av. J-C, entraînant de nouvelles campagnes et de nouvelles victoires romaines. Mais en 52, c'est une révolte généralisée qui se produit. Un jeune noble issu
du peuple des Arvernes (habitant de l'actuelle Auvergne) fédère les gaulois. Il mène à la fois une offensive diplomatique auprès des différents peuples pour les appeler à la révolte et une
guerre de harcèlement contre les troupes romaines recourant notamment à la politique de la terre brûlée, destinée à désorganiser la logistique (communications et ravitaillement) de l'armée
romaine.
Poursuivi par César qui a remporté une première victoire à Avaricum (Bourges), en juin 52 av. J-C, Vercingetorix s'enferme dans Gergovie, un oppidum (colline fortifiée) près de l'actuelle Clermont-Ferrand et parvient à repousser ses assiégeants romains. Même les Eduens finissent par se rallier au nouveau chef gaulois. César, qui n'a plus de soutiens en Gaule, s'apprête à regagner l'Italie. Les troupes de Vercingetorix attaquent à nouveau les Romains. Repoussées, elles vont s'enfermer dans l'oppidum d'Alésia, dans le Nord du massif Central. Les Gaulois sont 80 000. Ils résistent 40 jours aux asséigeants romains avant l'arrivée d'une armée de renforts de 250 000 hommes de toute la Gaule. Les Romains, au nombre de 60 000 seulement remportent la bataille. Ils ont bénéficié de la supériorité de leur armement (le pilum, un javelot porté par les légionnaire, leur permet d'attaquer à distance les rangs ennemis, transperçant les armures), de la puissance de la cavalerie germaine intégrée à leur armée et de la stratégie de César, qui a entouré l'oppidum d'Alésia d'un système très élaboré de fortifications et de pièges bloquant l'avancée de l'ennemi.
De Vercingétorix, nous ne savons que peu de choses, ne disposant principalement que des écrits des Romains, en particulier les Commentaires sur la guerre des Gaules de Jules César. Le portait représenté sur cette pièce de monnaie ne nous apprend rien sur l'apparence du chef gaulois. En effet, les monnaies d'or gauloises dérivent d'un prototype macédonien rapporté par des mercenaires gaulois ayant combattu au IVè s. sous les ordres de Philippe II (le père d'Alexandre le Grand). En dépit de ce que dit l'inscription latine, la tête est en fait celle d'Apollon.
Statère d'or représentant Vercingetorix.
By Siren-Com/Wikimedia [CC-BY-SA 3.0].
Vercingétorix, vaincu, se rend. Fait prisonnier, il part pour Rome où il trouvera la mort 6 ans plus tard tandis que les prisonniers gaulois sont réduits en esclavage. L'année 51 av. J-C connaît de nouvelles révoltes, écrasées par les Romains, qui contrôlent maintenant l'ensemble des territoires de la Gaule situés à l'Ouest du Rhin.
L'empire romain s'étend désormais jusqu'à la Manche et la mer du Nord. César prépare son retour Rome pour affronter son rival politique Pompée. Son ouvrage, Commentaires sur la guerre des Gaules, rédigé pendant les 9 années de la conquête et reconnu à Rome comme une oeuvre littéraire majeure, contribue encore à accentuer son triomphe. Cet ouvrage reste aujourd'hui notre seule source écrite de première main sur la conquête romaine de la Gaule.
Pour approfondir
Sur l'équipement des soldats romains, voir "Recherches sur l'escrime du soldat romain: le combat au glaive du IIè s. av. J-C au IIè s. ap. J-C", Revue belge de philologie et d'histoire, 2010, 88-1, p. 67-91. Lire l'article.
Sur Wikipedia, voir les articles "Guerre des Gaules", "Vercingetorix" et "Jules César".
La revue TDC propose sur son site une vidéo portant sur le siège et la bataille d'Alésia et une autre sur la mort de Vercingétorix.
On peut lire une traduction des Commentaires sur la guerre des Gaules de Jules César dans Wikisource.
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Amel yusra buchenchen (mercredi, 23 mars 2016 21:09)
Mdr non nulllll