Cette leçon est la partie B du chapitre La France sous la Vè République
Voir la partie A du cours : L'évolution politique de la Vè République.
Elle fait l'objet de la 2è partie de l'épreuve au bac. Méthodologie de l'épreuve.
Les femmes obtiennent en 1944 le droit de vote. Mais l'obtention de droits politiques ne modifie pas leur condition sociale et juridique: elles restent, conformément au Code civil (rédigé en 1804, sous Napoléon Bonaparte), soumises à l'autorité de leur mari. Elles dépendent de lui économiquement (elles ne peuvent travailler et toucher de l'argent qu'avec son autorisation), socialement (elles portent son nom; elle ne peuvent voyager sans son autorisation) et juridiquement (elles n'ont pas d'autorité sur leurs enfants).
C'est la Vè République qui voit les femmes s'émanciper de la tutelle des hommes, sous l'effet d'une double évolution: la libéralisation morale de la société (le fait que les actes des individus soient de moins en moins soumis au contrôle de le société) et le mouvement féministe.
Malgré tout, l'émancipation des femmes en France reste aujourd'hui avant tout juridique (c'est-à-dire une question de droits et de libertés). Dans les faits, les femmes sont toujours victimes de multiples discriminations et inégalités sociales et économiques.
Le mouvement féministe
Il est impossible de parler des droits des femmes sans dire un mot du mouvement féministe. En effet, les droits et libertés acquis par les femmes depuis le XIXè s. en France et dans le monde sont des conquêtes obtenues grâce à l'action militante.
La pionnière: Olympe de Gouges, pendant la Révolution
La pionnière du féminisme en France est Marie-Olympe de Gouges, qui rédige en 1791 une Déclaration des droits de la Femme et de la Citoyenne, inspirée de la Déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen. Elle y réclame l'égalité politique et juridique (lisez le texte de la Déclaration sur Gallica).
La première vague: au XIXè siècle
Mais le mot "féminisme" est né au XIXè s: c'est Hubertine Auclert (lisez sa biographie sur Wikipedia) qui l'utilise pour qualifier son combat. Avec d'autres suffragistes, elle milite en faveur du vote des femmes, mais aussi d'une émancipation juridique (elle souhaite une réforme du divorce plus favorable aux femmes) et sociales (elle demande l'accès à l'éducation ou encore la féminisation de certains termes comme "avocat" ou "député").
Dans les pas de Simone de Beauvoir: la seconde vague et le MLF
La seconde vague du féminisme se déploie dans la seconde moitié du XXè s. Elle ajoute aux revendications juridiques et sociales des revendications culturelles libérales, liées aux mœurs.
Simone de Beauvoir publie en 1949 un ouvrage intitulé Le deuxième sexe. Dans cet essai, l'auteur attribue la situation d'infériorité sociale des femmes à la fois au sexisme des hommes et à l'intériorisation d'un destin d'infériorité. Cet ouvrage influence fortement le féminisme de la seconde moitié du XXè s.
La sexualité et la liberté des femmes de disposer de leur corps sont les combats centraux du féminisme de la seconde vague. En 1955, une sociologue (Evelyne Sullerot) et une gynécologue (Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé) fondent avec l'aide d'un médecin (le docteur Pierre Simon) la Maternité heureuse, un mouvement destiné à développer le contrôle des naissances et l'éducation populaire à la sexualité. En 1960, la Maternité heureuse devient le Mouvement français pour le planning familial (MFPF). Les centres de planning familial, clandestinement, accueillent les femmes pour leur donner conseils et informations et importent en France (ce qui est interdit) des produits contraceptifs. Mais surtout, le MFPF milite pour la légalisation de la contraception, finalement obtenue avec le vote en 1967 de la loi Neuwirth.
Le mouvement de Mai 1968 (voir un résumé factuel sur ce site), bien qu'il accorde une place centrale aux questions culturelles, laisse de côté la question féministe. On considère généralement que 1970 est l'année de naissance du mouvement féministe de la seconde vague. En effet, cette année là, se tient le premier meeting du MLF (mouvement de Libération des femmes) à l'université de Vincennes. La même année, le MLF organise sa première action: munies de banderoles "il y a plus inconnu que le soldat inconnu" et "un homme sur deux est une femme", des femmes vont déposer une gerbe sous l'Arc de Triomphe à la "femme du soldat inconnu".
Les premiers combats du mouvement féministe portent sur la question de l'avortement. En 1971, la revue Le Nouvel Observateur publie le Manifeste des 343 ainsi présenté: « la liste des 343 Françaises qui ont le courage de signer le manifeste “Je me suis fait avorter” . Rédigé par Simone de Beauvoir, il est signé par de nombreuses personnalités ainsi que par le MLF, qui réclame la légalisation et la gratuité de l'avortement.
En 1972, l'avocate Gisèle Halimi défend une jeune mineure inculpée avec sa mère et trois autres femmes pour avoir tenté de se faire avorter après un viol commis par un
camarade de lycée (lire toute l'histoire sur
Wikipedia). Le procès de Bobigny entraîne une mobilisation féministe importante et contribue au développement du débat public sur la question de l'avortement. L'IVG (interruption
volontaire de grossesse) est autorisée par la loi Veil en 1975 (voir vidéo sur le site du Monde: IVG: le difficile combat de Simone
Veil).
La troisième vague: recompositions et éclatement du féminisme
Aujourd'hui, la troisième vague, depuis les années 1990, voit un éclatement et une recomposition du féminisme. Irène Pereira, sociologue et militante féministe, explique.
Texte:
"La recomposition du féminisme est due à une opposition de générations et de positions.
Certaines théories (les théorie de l'intersectionnalité) insistent sur les différences de conditions et d'intérêts entre les femmes, notamment femmes "blanches" et femmes "racisées" (victimes des racisme).
Certaines théories insistent sur la multiplicité des manières d'être féministes, ne voyant pas d'opposition par exemple entre l'identité musulmane pratiquante et féministe. D'autres en revanche analysent le voile islamique comme un symbole de l'oppression des femmes.
Cet éclatement du féminisme subit également l'effet des théories queer qui déconstruisent les identités sexuelles fixes et tranchées.
Enfin, il y a un féminisme dit "pro-sexe", qui voit dans le travail sexuel (par exemple la prostitution), non pas une oppression des femmes, mais une attitude transgressive qui remet en question les rapports des femmes à la sexualité et à l'argent. Mais cette conception est battue en brèche par celles qui affirment au contraire que cela implique une marchandisation du corps des femmes et s'opposent aussi bien à la prostitution qu'à la GPA (gestation pour autrui).
On appelle plus particulièrement féministes de la troisième vague celles qui soutiennent les causes minoritaires des féministes voilées, des féministes pro-sexes ou de la déconstruction des identités ou encore des femmes racisées."
Pour apronfondir
Irène Pereira, "Queer, postcolonialité et intersectionnalité", in Danielle Tartakowsky et Michel Pigenet (dir.), Histoire des mouvements sociaux en France, XIXè-XXè siècles, Paris, la Découverte, 2013.
Les conquêtes du féminisme
La chronologie des droits des femmes montre trois séries de conquêtes :
-Conquêtes sociales et juridiques : il s'agit de lois qui affirment la place de la femme dans la société et sa liberté de décider de sa vie: les plus importantes portent sur la conctraception (1967), l'avortement (1975), la reconnaissance du viol comme crime (1980), la reconnaissance du viol conjugual (1990), la prise de conscience du problème des violences faites aux femmes (2è moitié des années 2000), le renforcement de la législation sur le harcèlement sexuel (2012).
-Conquêtes économiques: il s'agit de lois qui affirment la place de la femme dans l'entreprise et le monde du travail, la protègent et cherchent à promouvoir l'égalité de revenu entre hommes et femmes. La première date de 1972 (principe de l'égalité de rémunération). La promotion de l'égalité professionnelle est inscrite dans la loi en 1983.
-Conquêtes politiques: les plus importantes sont l'inscription en 1999 dans la constitution de l'accès égal des hommes et des femmes aux mandats politiques et la loi de Parité en 2000. Depuis, différentes lois sont venues renforcer le dispositif. [Voir une synthèse sur la parité sur le site de l'Assemblée nationale].
On remarque que la législation en faveur des femmes est à la fois le fait des gouvernements de droite et de gauche. On voit également que ce n'est que récemment que des questions comme celles du viol conjugal (1990), des violences conjugales (deuxième moitié des années 2000), des violences subies par les femmes dans les lieux publics (2015) ou encore de la prostitution, s'imposent dans le débat public. Le débat public se centre actuellement sur les violences "ordinaires" subies par les femmes: petites violences sexistes dans les transports, petites violences sexistes des puissants (hommes politiques, patrons) envers les femmes qui les entourent (collaboratrices, journalistes, femmes politiques).
On remarque surtout que la loi ne suffit pas à changer les choses: les nombreuses lois sur l'égalité professionnelle et la parité montrent bien que ces lois n'obtiennent pas des résultats immédiats, ce qui oblige régulièrement à légiférer de nouveau sur le thème.
Chronologie adaptée du site Vie-publique.fr (accéder à la page d'origine ).
1965: Sous de Gaulle, les femmes peuvent désormais gérer leurs biens propres et exercer une activité professionnelle sans le consentement de leur mari.
1967 : Sous de Gaulle, la loi Neuwirth autorise la contraception, mais les décrets d’application ne sont publiés qu’en 1971.
1970 : Sous Pompidou, l’autorité parentale devient conjointe : les deux époux assurent ensemble la direction morale et matérielle de
la famille
.
1972: Une loi pose le principe de l’égalité de rémunération entre les hommes et les femmes.
1974: Valéry Giscard d'Estaing crée le secrétariat d'Etat à la condition féminine, confiée à la journaliste (fondatrice de l'Express), Françoise Giroud.
Cliquez sur l'image pour visionner un extrait du journal télévisé présentant le programme de Françoise Giroud.
1975: Promulgation de la loi autorisant l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dite "loi Veil", adoptée pour une période de 5 ans. Un débat houleux accompagne le vote de la loi (1975), celui de sa reconduction définitive (1979) et de son remboursement par la sécurité sociale (1982).
1975 : La loi autorise le divorce par consentement mutuel.
1980: Le viol est reconnu comme un crime.
1982: Sous François Mitterrand, le 8 mars devient la journée des femmes.
1983 : La loi Roudy (du nom de la ministre déléguée au Droit des femmes, Yvette Roudy) établit l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes.
1990: La cour de cassation reconnaît pour la première fois le viol entre époux.
1998 : Sous Chirac, une circulaire incite à la féminisation des noms de métier, de fonction, grade ou titre.
1999: L'égal accès des hommes et des femmes aux mandats électoraux et fonctions électives est inscrit dans la constitution.
2000 : La loi sur la parité en politique module l’aide publique aux partis politiques en fonction de leur respect de l’application de la parité pour la présentation des candidats aux élections.
2001: Une loi promeut l'égalité professionnelle entre hommes et femmes.
2002 : La loi offre aux parents la possibilité de transmettre à leur enfant soit le nom du père, soit le nom de la mère, soit les deux noms accolés dans l’ordre choisi par eux.
2006 : La loi promeut l’égalité salariale entre les femmes et les hommes.
2007 : Mise en place du 3919, numéro de téléphone national unique destiné aux victimes et aux témoins de violences conjugales.
2010 :
-Sous Sarkozy, la lutte contre les violences faites aux femmes est déclarée grande cause nationale.
-La loi instaure la représentation équilibrée des femmes et des hommes au sein des conseils d’administration et de surveillance.
-Promulgation d'une loi relative aux violences faites spécifiquement aux femmes, aux violences au sein des couples et aux incidences de ces dernières sur les enfants. La loi renforce le dispositif de prévention et de répression des violences faites aux femmes en instituant notamment l’ordonnance de protection des victimes et en mettant en place une surveillance électronique du conjoint violent (bracelet électronique).
2012 : Sous Hollande, promulgation de la loi sur le harcèlement sexuel . Le texte donne une nouvelle définition du harcèlement sexuel, établit des circonstances aggravantes et détermine les sanctions qui y sont associées.
2013 : L’Assemblée nationale vote la proposition de loi portant sur la lutte contre le système prostitutionnel. Le texte supprime le délit de racolage mais rejette la pénalisation du client de la prostitution.
2014: La loi pour l’égalité entre les femmes et les hommes vise à combattre les inégalités hommes-femmes dans la sphère professionnelle, publique et privée. Elle renforce les sanctions du non-respect des dispositions sur l’égalité professionnelle. En outre, la loi supprime la notion de "détresse" dans le cadre d’une demande d’IVG. Elle est remplacée par l’expression "qui ne veut pas poursuivre une grossesse".
2015: Une étude sur les violences faites aux femmes dans les transports collectifs, publiée par le Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, recommande un plan national d’action "Stop au harcèlement sexiste et aux violences sur toute la ligne".
L'égalité, ce n'est pas gagné!
Le partage des tâches domestiques entre hommes et femmes: toujours en faveur des hommes.
Texte extrait de "L'inégale répartition des tâches domestiques entre les hommes et les femmes", Observatoire des inégalités, 29/04/2016.
"En moyenne, les femmes consacrent 3h26 par jour aux tâches domestiques (ménage, courses, soins aux enfants, etc.) contre 2h pour les hommes selon l’Insee (données 2010). A la maison, les hommes s’adonnent volontiers au bricolage (20 minutes quotidiennes contre 5 pour les femmes). Mais les femmes passent deux fois plus de temps que les hommes à faire le ménage et à s’occuper des enfants à la maison.
En schématisant, les femmes s’occupent, au quotidien, des tâches les moins valorisées et les hommes de ce qui se voit et dure. L’égalité dans la sphère domestique est loin d’être atteinte alors qu’elle progresse dans l’univers professionnel. Les inégalités de partage des tâches au sein du foyer ont des répercussions dans bien d’autres domaines pour les femmes : elles les freinent dans la vie professionnelle comme dans l’engagement politique ou associatif. L’inégale répartition des tâches domestiques explique une partie de l’essor du temps partiel féminin, mais aussi leur faible représentation en politique ou dans les instances dirigeantes d’associations. On retrouve ces écarts également en matière de temps libre (lecture, promenade, télévision, sport, etc.) : les femmes consacrent en moyenne 2h45 par jour à leurs loisirs contre 3h20 pour les hommes."
Si le temps consacré par les femmes aux tâches domestiques recule tendanciellement (entre 1999 et 2010, il recule de 22 minutes), ce n'est pas parce que les hommes s'en emparent (leur temps de participation à ces mêmes tâches a augmenté d'une minute sur la même période).
Le robot aspirateur (mais aussi la machine à laver, le lave-vaisselle ou encore l'industrialisation de la production alimentaire, avec la création notamment des plats tout faits) ont davantage contribué à "libérer" les femmes des tâches ménagères que l'augmentation de la participation des hommes à ces tâches.
N'oubliez pas également que c'est le fait de confier les tâches ménagères à d'autres femmes qui permet à celles qui en ont les moyens de se libérer du temps. A ce propos, lisez cette courte BD, c'est drôle et ça résume bien les enjeux.
Une insertion inégale dans la vie active
Bien que plus diplômées que les hommes, les femmes occupent une position nettement moins avantageuse que les hommes dans le monde du travail.
Des taux de chômage qui se rejoignent
Depuis une date récente (2009, date du début de la crise économique), elles sont à égalité avec les hommes face au chômage. Cela s'explique par l'augmentation rapide, à la faveur de la crise économique, du chômage masculin. L'autre élément d'explication est le fort développement, sur le long terme, des emplois dans les services plus ou moins qualifiés (service à domicile, restauration, distribution, mais aussi santé ou enseignement). Il y a aussi l'augmentation de l'accès des femmes aux diplômes.
Mais des femmes plus souvent employées à temps partiel
Malgré tout, les emplois féminins sont souvent des temps partiels, souvent imposés (on parle de temps partiel subi). En 2014, un peu moins de 70% des femmes salariées travaillent à temps complet contre 92% des hommes. [Pour en savoir plus sur le temps partiel subi, lisez "Le temps partiel subi en France", Observatoire des inégalités, 15 mai 2013].
Une séparation bien nette des emplois féminins et masculins
Texte extrait de "Une répartition déséquilibrée des professions entre les hommes et les femmes", Observatoire des inégalités, 11 décembre 2014.
"La participation des femmes au marché du travail ne cesse d’augmenter depuis les années 1960. Elle approche désormais celle des hommes : en 2012, 47,7 % des travailleurs sont des travailleuses. Toutefois, elles n’occupent pas les mêmes emplois que les hommes et elles ne travaillent pas dans les mêmes secteurs.
[...] Les femmes sont surreprésentées dans les professions incarnant les « vertus dites féminines » (administration, santé, social, services à la personne) : 97 % des aides à domicile et des secrétaires, 90 % des aides-soignants, 73 % des employés administratifs de la fonction publique ou encore 66 % des enseignants sont des femmes. Des métiers souvent peu rémunérés.
On les retrouve logiquement au bas de la hiérarchie des catégories socioprofessionnelles : les femmes représentent 77 % des employés, 51 % des professions intermédiaires (dans les secteurs de la santé, du travail social ou de l’éducation), contre 16 % des chefs d’entreprise et 40 % des cadres supérieurs."
Des femmes nettement moins bien payées
Enfin, les salaires féminins sont inférieurs de près de 25% à ceux des hommes, à poste et ancienneté égaux. Plus les salaires sont élevés et plus l'écart est important (le plus écart se trouve entre les hommes et les femmes cadres): on parle de plafond de verre.
Ces différences de salaires s'expliquent par la fréquence beaucoup plus importante du temps partiel chez les femmes. Elles s'expliquent également par la discrimination (les employeurs ont tendance à mieux rémunérer les hommes), les interruptions de carrière (pour grossesse ou pour congé parental) ou par le diplôme possédé.
Pour compléter: "Inégalités salariales: les réponses à vos questions", lemonde.fr, 08/03/2017.
La parité politique? Pas encore!
Depuis les lois sur la parité, qui sanctionnent financièrement les partis qui ne présentent pas un nombre égal de candidates et de candidats, la présence des femmes dans les instances de représentation est en nette augmentation.
Néanmoins, la parité en politique se heurte au "plafond de verre": cette expression désigne la très grande difficulté structurelle (liée aux règles de fonctionnement du monde de la politique) pour les femmes d'accéder aux plus hautes fonctions.
Trois femmes sont présidentes d’un conseil régional, six sont maires d’une ville de plus de cent mille habitants. Malgré la parité, imposée par la loi, dans les assemblées locales, les exécutifs restent peu accessibles aux femmes.
C'est dans les conseils municipaux (40.3% de femmes en 2014), au détriment des postes de maires (16% de femmes en 2014) qu'on se rapproche de la parité. Le fait que Paris ait une femme à la tête de son conseil municipal est une exception: elles sont absentes au commandement des autres grandes métropoles.
Dans les conseils régionaux et départementaux, la parité est atteinte ou presque (47,8% dans les premiers et 50% de femmes dans les second). Cela s'explique par la loi de 2013, qui rend obligatoire la parité dans ces deux élections. En revanche, seulement 23% des présidents de régions et 5% des présidents de département sont des présidentes.
Pour en savoir plus: "La parité en politique au niveau local face au plafond de verre", Observatoire des inégalités, 8 mars 2016.
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Ce que vous devez retenir: la définition de féminisme, le fait que les droits et libertés des femmes sont des conquêtes, concédées aux femmes par une société dominée par les hommes, la définition de l'expression plafond de verre, la différence entre ce que dit la loi (exemple: les femmes et les hommes doivent être égaux professionnellement) et la réalité sociale et économique (l'égalité professionnelle est très loin d'être atteinte); les trois domaines de la lutte des femmes pour leurs droits: le domaine des mœurs, le domaine social et économique et le domaine politique. Mais surtout: NON, les femmes ne sont pas les égales des hommes aujourd'hui en France!
Et pour vous changer les idées (ou non...): un très beau film de Patrick Jean, La domination masculine (2007), tourné entre le Canada et la France.
Autres suggestions:
Le procès de Bobigny, téléfilm de François Luciani, 2006. Voir la fiche sur Allociné.
Les suffragettes, film de Sarah Gavron, 2015, sur la lutte pour le droit de vote en Angleterre. Voir la fiche sur Allociné.
We want sex equality, film anglais de Nigel Cole, 2011, sur la lutte pour l'égalité salariale en Angleterre. Voir la fiche sur Allociné.
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